dimanche 18 octobre 2009

4 minutes pour sauver le monde !

En octobre 2008, alors que nous étions jeunes étudiants à Gamagora, la direction nous programmait des cours de cinéma. Cours pas inintéressants bien que trop technique par rapport à leurs buts : initier des étudiants en jeux vidéo aux codes du cinéma, ce que beaucoup pensent assez proches (à tort, mais ça n'engage que moi). Une fois ces cours théoriques achevés, il nous été demandé de réaliser un court-métrage, avec pour sujet : pas de sujet.

Ça, c'est fait.

Plusieurs petits groupes se formèrent, pour des résultats finaux très très différents les uns des autres, de la bande-annonce de film noire franchement bien foutu, à des trucs conceptuels de merde, en passant par notre court-métrage à nous, Casimir Bonnet, Julien Koch et moi-même, d'une bougie ayant quatre minutes pour sauver le monde !

J'ai retrouvé la vidéo il y a peu, on avait pas eu le temps d'y mettre du son, et je ne le ferais pas sans les co-auteurs avec moi pour ne pas violer l'esprit originel de la chose, mais voilà, c'est uploadé sur DailyMotion et prêt à entrer dans l'Histoire du Septième Art.


A l'époque j'avais pondu tout un pitch (la brioche de potche) pour expliquer le concept, la symbolique et tout le délire général de la vidéo au(x) intervenant(s) qui notai(en)t le bousin. J'en suis encore fier, le voici dans son intégral :
"4 minutes pour sauver le monde" ("4 minutes to save the world")
Le concept de ce court-métrage tourne du cycle de création et de destruction de toute forme d'existence.
Le personnage est une bougie, il représente l'aspect éphémère de la vie, contre-balancé par les dégâts importants qu'il va causer autour de lui durant sa courte existence. L'idée étant de symboliser la vie de toute chose - dont celles des humains bien entendu - qui ont une courte vie à l'échelle de l'univers, mais qui ont néanmoins un très fort impact sur leur environnement. L'éveil de Mr. Bougie se fait quatre minutes avant la fin du monde, la fin de son monde, afin de signifier l'apparition tardive de l'Homo Sapiens à l'échelle de la planète Terre, qu'il aura malgré tout eu largement le temps de détruire.
De même, le titre du court-métrage est un clin d'œil à la chanson "4 minutes" de Madonna, qui traite du concept d'horloge figurative de l'Apocalypse. Les quatre minutes en question dans la chanson sont les quatre minutes précédents Minuit, et la fin du monde. La vidéo prends toutefois une certaine liberté à ce sujet, car l'horloge-chat indique en début de vidéo 3h, 14min et 15s, soit 3,1415, premiers chiffres de Pi, dans l'idée encore une fois d'un cycle infini. Mr. Bougie se réveille quelques instants seulement avant la fin du cycle.
Histoire que vous soyez parfaitement renseigné sur la question, je vous explique :
On ne sait comment, on en est venu à notre histoire de Monsieur Bougie - délire à la con qu'on ne s'explique pas deux heures après m'voyez - et puis comme il fallait bien qu'il y ai un peu d'action à l'écran, on s'était dit qu'il fallait qu'il sauve le monde. Je me souviens précisément de ce détail pare que j'avais longuement réfléchis à comment faire pour obtenir une explosion crédible de la Terre.

Bon et puis on en est venu à Mr. Bougie dans une église, une horloge-chat, tout ça tout ça... j'ai fait un story-board d'après les discussions philosophiques que mes camarades et moi avions eu, story-boards que voici tant que j'y suis !





C'est marrant, j'avais totalement oublié le fait qu'il devait y avoir un maelström implosant pour devenir un genre de Big Bang (car le Big Bang est une rapide expansion, et non pas une explosion) puis on zoomait très rapidement sur la Terre, pour retrouver l'horloge-chat, sorte de Dieu intemporel et omniscient...

J'avais également oublié que Mr. Bougie devait finir de fondre avec le pouce levé, référence évidente à  la scène finale de Terminator 2. Détail que j'avais totalement oublié durant la nuit où je bossais sur mon lot d'images, car - séquence anecdote - j'ai enchaînais près de trois journées sans dormir, deux nuits blanches d'affilées et environ 38h sans dormir, ce qui demeure mon record personnel en la matière.

Pour changer de sujet, il faut savoir que le cinéma semble être un secteur dans lequel ils ADORENT tout régler, tout mettre dans des cases, que tout soit quantifié, réglé et cadré. Si vous vous faites chier quand vous allez au cinéma, c'est parce que tout ça suis tellement de règles et de conventions qu'il ne pourrait en être autrement. Dans le jeu vidéo y a cent fois moins de règles, c'est cent fois plus fun. Alors certain tentent de formater le média autant que faire se peut, comme si c'était une voix naturelle de rendre les trucs chiants vous voyez. J'espère que le JV restera aussi loin de tout ça le plus longtemps possible, même si j'ai bien peur que certain mouvements ne se soient amorcés inéluctablement...

Je vous raconte tout ça, en aparté, car ces règles on a malgré tout dû les appliquer à notre court-métrage, et ça a donné des notes en pagaille, de la paperasse que j'ai toujours d'ailleurs, mais qu'il ne serait d'aucune utilité de vous faire lire tant c'est inutile. Il y a par exemple trois pages de notes sur le profil psychologique de Mr. Bougie, qu'on devait remplir dans le cadre de la préparation du film. Ainsi que des "schémas actanciels" dont je ne me souviens même plus du quart de l'utilité. C'est limite si on a pas passé autant de temps sur ces notes de merdes que sur la vidéo en elle-même.

Histoire de finir sur une note agréable, je précise quand même que ça a été pas mal marrant, dans les moments où on était fatigués on a un peu pesté, la maquette a été une galère en elle-même, une fois les photos faites ça a été long et difficile de faire les incrustations, mais on s'est bien marré quand même. Et si un jour j'ai de la thune à jeter par les fenêtres, je payerais Blizzard pour qu'ils remakent la vidéo avec leurs outils à eux.

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